CCPME : des actions concrètes pour la prévention de la désinsertion professionnelle

L’ASTE a créé en 2012 sa Cellule de Conseil et Prévention de Maintien en Emploi (CCPME), pour accompagner individuellement les salariés en difficulté de santé et les aider à rester dans une dynamique d’emploi malgré la maladie, le handicap.

L’objectif :  les guider pour qu’ils conservent leur emploi actuel ou qu’ils envisagent une reconversion professionnelle hors ou dans leur entreprise d’origine.

Retour sur une expérience constructive

Mme G, âgée de 52 ans, diplômée d’un CAP cuisine, est salariée de la même entreprise depuis 32 ans, en restauration collective. Depuis 10 ans en tant que responsable, elle assure, avec un commis de cuisine et un apprenti, plus de 130 couverts par jour.

En arrêt de travail depuis plusieurs mois, elle sollicite une visite de préreprise afin d’aborder avec le médecin du travail son avenir professionnel qui lui semble compromis. À l’issue de cet entretien, le médecin du travail l’oriente vers la CCPME.

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L’équipe de la CCPME

Face à la complexité de la situation, un plan d’action à multiples interventions se met rapidement en place. Tout au long de l’accompagnement proposé par l’équipe de la CCPME, l’assistante sociale aidera la salariée pour l’obtention de sa RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), la guidera dans ses démarches en vue d’une demande d’invalidité, s’assurera de la bonne compréhension de celle-ci quant à ses droits et devoirs vis-à-vis de son employeur et des institutions.

Le médecin écoutant, en proposant plusieurs consultations, permettra à la salariée d’exprimer sa souffrance, redonnera du sens à ce qui est vécu et rendra possible la reconstruction de l’estime de soi.

Mme G retrouve peu à peu l’énergie et la volonté pour reprendre son emploi.

C’est à ce moment-là que l’ergonome intervient, en assurant un entretien préparatoire à l’étude de poste afin de recueillir le découpage des tâches d’une journée type de travail. Puis, à la reprise en mi-temps thérapeutique de la salariée, il effectue l’étude de poste qui découlera sur des préconisations présentées à l’employeur.

La situation d’emploi de Mme G restant fragile, la salariée rencontre parallèlement la psychologue du travail, à plusieurs reprises, pour étayer une réflexion sur un changement de métier si le maintien au poste ne peut se pérenniser.

L’état de santé de la salariée se dégrade. Elle est à nouveau en arrêt total et n’arrive pas à s’engager dans une démarche de changement d’orientation professionnelle. Toute l’équipe de la CCPME tente de remobiliser la salariée pour qu’elle conserve une dynamique d’emploi.

Sur les conseils de la psychologue du travail, elle réactive son réseau professionnel et obtient des propositions d’embauche qu’elle déclinera finalement, préférant rester chez le même employeur. Toutefois, cette dernière action lui redonne confiance et lui laisse entrevoir que l’emploi est encore possible.

Après presque un an d’accompagnement par l’équipe de la CCPME, Mme G a pu réintégrer son poste de travail en tant que travailleur handicapé, bénéficiant d’une pension d’invalidité qui indemnise la réduction de son temps de travail. L’employeur a su adapter une nouvelle organisation du travail conseillée par l’ergonome et validée par le médecin du travail.

Les actions coordonnées de la CCPME auprès du salarié et de l’employeur ont facilité le dialogue et la compréhension, ciment d’une alliance de travail constructif.

 

publié le 23/03/2016